Que l’on soit ou non adepte des très nombreuses pratiques sadomasochistes ou des relations de domination / soumission, on s’accorde tous sur le fait qu’il est parfois bien étrange de ressentir pareils désirs. Qu’est-ce qui fait que l’on est attiré par le BDSM? Quand on a mené jusqu’alors une vie sexuelle classique, comment débuter dans le SM ? Quels sont les principaux accessoires du sadomasochisme et comment les utiliser ? Parce que tous les fantasmes ont droit de cité, Tout sur les Femmes vous ouvre les portes de cet érotisme noir et dangereux pour que votre initiation au BDSM se fasse en douceur… ou pas !

BDSM : Qu’est-ce que ça veut dire, déjà ?

Souvent, lorsque l’on s’imagine les pratiques sadomasochistes, on a l’image d’un type en combi latex qui se fait fouetter par une nana en cuissardes au fond d’une cave en Allemagne de l’Est… Mais c’est bien loin de représenter la réalité !

Oublier les clichés du sadomasochisme

Certes, on ne va pas se mentir : les clichés du BDSM existent bel et bien.

Oui, il existe des hommes d’affaires qui aiment se faire bâillonner et promener en laisse par des dominas toutes de cuir vêtu. Oui, il existe des donjons remplis d’accessoires de torture moyenâgeux prêts à recevoir d’« innocentes » victimes.

Oui, toutes ces choses bizarres et extrêmes existent.

Mais elles représentent en réalité une infime partie des pratiquants et pratiques du sadomasochisme.

Car le BDSM, c’est aussi un peu tout ça :

  • Attacher des poignets à la tête de lit avec un foulard
  • Oser une bonne claque sur les fesses pendant une levrette
  • Griffer tout le long d’un dos
  • Donner des ordres précis avec un petit ton autoritaire pendant le sexe
  • Attraper rudement par les cheveux pour orienter un baiser sur son corps
  • Etc.

Tout de suite, ça vous paraît moins bizarre, non ? ;)

Pratiques sadomasochistes et définition de BDSM

Mais reprenons depuis le début… BDSM, ça veut dire quoi, au juste ?

Il s’agit d’un acronyme dont les lettres signifient plusieurs choses :

BD : Bondage et Discipline

DS : Domination et Soumission

SM : Sadisme et Masochisme

Et chacun de ces mots est associé à un ensemble de pratiques entièrement consenties par les partenaires entre eux. L’interaction est essentiellement réalisée à but d’excitation sexuelle ou psychologique, mais le contact sexuel n’est pas obligatoire.

En résumé, les pratiques sadomasochistes couvrent une large palette qui va de la douce domination soft avec bandeau sur les yeux et jeux de sensations physiques à la complète séance de flagellation sur croix de Saint-André en passant par la promenade en laisse et à quatre pattes affublé d’un bâillon et d’une queue de poney.

Et comme nous le verrons plus tard, si les accessoires du BDSM sont bien connus, ils n’en restent pas moins parfaitement optionnels !

Un jeu avec les limites parfaitement consenti

Les pratiques sadomasochistes consistent pour beaucoup à flirter avec les limites. Limites de la résistance physique et psychologique du partenaire dominé, limites de l’imagination et des perversions du partenaire dominant, limites morales habituellement admises dans notre société, etc.

Les amateurs de ces pratiques éprouvent du plaisir psychologique et de l’excitation sexuelle dans des choses a priori désagréables, douloureuses ou honteuses.

Le BDSM repose sur un solide consentement mutuel, où chacun agit en connaissance et dans le respect de ses propres limites.

Il est à noter que les pratiquants du BDSM insistent sur le fait que le réel pouvoir réside entre les mains du dominé : c’est autour de ses sensations, de ses désirs et de ses limites que le jeu s’articule.

C’est notamment pour cette raison que Cinquante Nuances de Grey a été si mal accueilli par les adeptes du sadomasochisme : dans cette histoire, les pratiques ne sont acceptées par la soumise qu’en raison de l’amour qu’elle porte au dominant et de la pression qu’il exerce sur elle… Et non par une quelconque forme de plaisir intrinsèquement liée à ces mêmes pratiques.

Fantasme sadomasochiste : Est-ce normal ?

On est bien d’accord. Fantasmer sur la douleur ou la soumission dans un contexte aussi émotionnellement délicat que le sexe peut paraître étrange.

Croyances négatives

Bien souvent, les pratiques sadomasochistes sont plutôt cachées par les adeptes, car elles entraînent un processus plus ou moins conscient de stigmatisation sociale.

Les professionnels de la santé mentale se sont d’ailleurs régulièrement penchés avec circonspection sur le cas des sadomasochistes par le passé. Certains ont d’ailleurs encore tendance à les considérer comme pathologiques ou pervers, ce qui influence largement la perception du grand public.

Les pratiquants du BDSM sont parfois perçus comme psychologiquement anxieux ou inadaptés. Ils agiraient ainsi des suites d’une histoire passée d’abus sexuel ou tenteraient de compenser leur manque de confiance en eux ou leurs difficultés sexuelles.

Si c’est peut-être le cas pour certains, cette vision des choses est pourtant très loin de la vérité !

Mécanismes du plaisir dans le BDSM

En réalité, les adeptes du BDSM sont beaucoup plus nombreux et équilibrés qu’on ne le croit. C’est ce qu’a montré une étude menée par des chercheurs canadiens en 2014.

Entre 50 et 60 % des hommes et des femmes ont déjà fantasmé sur une ou plusieurs pratiques sadomasochistes.

Pour la majorité d’entre eux, ces désirs de domination et de soumission ont toujours existé dans leurs fantasmes, sans forcément qu’ils ne mettent dessus des mots précis. Quant aux pratiquants réguliers, il a même été démontré qu’il s’agissait de gens majoritairement plus confiants en eux que la moyenne et davantage attirés par l’expérimentation.

Les envies de domination reposent le plus souvent sur un désir de ressentir la confiance de la personne qui se livre à soi et la prise de plaisir dans le contrôle. Les envies de soumission découlent d’un plaisir à ressentir la violence que l’on inspire et l’état second vers lequel peut mener la douleur physique.

Les chercheurs concluent qu’il s’agit simplement de personnes qui ont besoin de davantage de stimulation dans leur vie sexuelle que le reste de la population.

Débuter dans les pratiques sadomasochistes

Vous souhaitez vous lancer dans les pratiques SM ? Vous êtes tout ce qu’il y a de plus normal ! Mais avant de commencer les choses sérieuses, faisons un point sur les principes et règles de base.

Les règles de base du BDSM

La principale règle du BDSM a été formulée pour différencier les relations consenties des relations abusives : La règle SSC (de l’anglais Safe-Sane-Consensual), bien connue des adeptes et parfois même des non-pratiquants.

  • S pour safe (sûr) : Les pratiques doivent être réalisées en vue d’être le plus sûres possibles et de prévenir tous les risques pour la santé des participants (prévention des blessures comme des MST et IST)
  • S pour sane (sain) : Les pratiquants doivent être en pleine possession de leurs moyens psychologiques : Par exemple, jamais sous l’influence d’une drogue pouvant altérer le consentement.
  • C pour consensual (consensuel) : Les activités sont pleinement consenties par tous les participants.

En pratique, ces règles se concrétisent par l’adoption de réflexes pour garantir à chaque participant le respect de sa personne et de son consentement :

  • Prévoir un safeword, un mot code qui mettra fin à la session, ou un geste, si un bâillon est utilisé
  • Refuser de pratiquer avec quelqu’un se trouvant dans un état de conscience altéré
  • Lors de la pratique du bondage avec des cordes ou des chaînes, toujours prévoir un outil pour couper rapidement les liens en cas de problème

Communication et aftercare

Ce n’est pas un secret : le sexe, c’est une affaire de communication. Et encore plus dans le cas des pratiques sadomasochistes !

Comme le BDSM implique des situations pouvant facilement mettre mal à l’aise les participants, il est impératif de communiquer au mieux avant et après. N’hésitez donc pas à entamer un debriefing complet après une séance ou à définir vos limites dès le début.

Très important également : L’aftercare. En gros, « Prendre soin après ».

Après un épisode physiquement et/ou émotionnellement douloureux, il est souvent compliqué pour le receveur de reprendre contact avec la réalité. C’est donc le moment où celui qui a infligé cette douleur doit prendre soin de l’autre, s’assurer que tout va bien et lui prodiguer affection et réconfort. Et cette phase peut durer aussi longtemps, voir plus longtemps que la séance elle-même !

Avec ou sans accessoires

Lorsqu’on débute, il est inutile de se lancer tête baissée dans des achats hors de prix (car le bon matériel n’est vraiment pas donné !). Les accessoires sont un plus, mais ils sont loin d’être indispensables.

Il est tout à fait possible de commencer à pratiquer sans rien, ou presque (ou peut-être seulement deux ceintures de peignoir pour s’attacher les poignets aux pieds du lit ?). Le but est de tester les postures, les sensations, les réactions de son partenaire.

Misez sur une découverte progressive et mutuelle, pallier par pallier, où l’on ajoute une petite nouveauté régulièrement. Vous verrez qu’il y a déjà fort à faire, de la fessée aux griffures, en passant par le sexe un brin sauvage, la main plus ou moins serrée sur la gorge de l’autre ;)

Exemples de pratiques bondage

Maintenant que nous sommes au clair sur les termes, avertis des règles et décomplexés sur le sujet, on va pouvoir passer à la pratique !

Matériel bondage

Le bondage est une catégorie particulièrement riche en matériel hautement varié. Voyez plutôt :

  • Menottes (à moumoute rose ou plus réalistes)
  • Menottes poignées et chevilles en cuir avec mousquetons
  • Cordes tout type
  • Bondage tape (un genre de scotch sans colle)
  • Harnais variés
  • Liens de soie pour les amoureux de douceur
  • Barres d’écartement
  • Film plastique
  • Systèmes d’attache pour transformer une porte ou un lit en croix de Saint-André (!)
  • Etc.

Quand on vous dit qu’il y en a pour tous les goûts ! Il existe tout un arsenal de d’instruments de contrainte et leurs noms suffisent déjà à donner des idées… D'ailleurs, on a déjà écrit un article complet sur les mille-et-unes façons de faire l'amour attaché !

Cas particulier : Le shibari

Le shibari ou kinbaku est l’art du bondage japonais. Il répertorie de nombreuses techniques d’attache plus ou moins complexes à l’aide de cordes, traditionnellement faites de chanvre. Pourvu ou non d’une dimension érotique et sexuelle, le shibari peut être pratiqué dans un cadre artistique ou méditatif.

Dans les grandes villes, de nombreuses associations proposent des cours de shibari ouverts aux débutants.

Que faire une fois l’autre attaché ?

Qu’est-ce que vous pouvez faire une fois votre partenaire attaché ? Du sexe oui. Pénétration ou sexe oral, certes. Et pourquoi pas utiliser quelques sex-toys, admettons ! Mais qu’est-ce que vous pouvez faire d’autre avant de passer aux choses sérieuses ?

Pour les amoureux de douceur, les pratiques les plus courantes dans le bondage sont les jeux de sensations. Ils vont souvent de pair avec l’usage d’un bandeau sur les yeux, pour plonger celui qui est attaché dans un univers exclusivement tactile – nous les détaillerons un peu plus bas, dans la catégorie pratiques DS.

Pour les plus aventuriers, les jeux d’impact se marient à merveille avec le bondage. Les débutants commenceront par de simples fessées, qui feront agréablement circuler le sang et dont il est simple de moduler l’intensité. Puis, avec un peu d’audace et de matériel, ils pourront progresser un peu plus dans les pratiques du SM !

Exemples de pratiques SM (liées à la douleur)

La pratique du sadomasochisme peut en quelques sortes être considérée comme l’art d’ajouter la douleur au plaisir pour renforcer ce dernier, voire de remplacer le plaisir par une douleur savamment orchestrée qui procurera de fortes sensations d’émoi.

Aux débutants, nous conseillerons de s’en tenir à quelques jeux d’impact dans le cadre d’un rapport sexuel ;)

Impact manuel : La fessée

La fessée fait partie des représentations les plus classiques d’une pratique sadomasochiste « basique ». Mais de la simple levrette claquée à une séance de fessée ritualisée, il y a un monde !

Il existerait un point particulièrement sensible entre le haut de la cuisse et le début de la fesse qui, lorsqu’on le stimule par des tapes plus ou moins vigoureuses, permet un afflux de sang dans la région génitale. Parfait pour faire grimper le désir !

Idéalement, la fessée se pratique avec la surface des doigts, dans un mouvement vif et sec, et elle produit un joli son de claquement. Attention à l’usage de la paume qui risque de transformer l’effet « revigorant » en coups plus désagréables.

Pour une fessée érotique réussie, il faudra débuter de façon particulièrement sensuelle avant de monter en intensité… C’est d’ailleurs le cas pour toutes les pratiques d’impact !

Le martinet : idéal pour les débutants

Il y a des martinets qui font mal : Lanières fines, plutôt rigides et en petit nombre.

Et il y a des martinets qui stimulent en douceur : Nombreuses lanières, larges et souples.

Nous conseillerons naturellement aux débutants des pratiques sadomasochistes cette seconde catégorie !

Avec un martinet en daim, on peut caresser et chauffer la peau à loisir sans risquer de provoquer trop de douleur… Sauf si, vraiment, on y met de la force ! Il est parfait pour débuter votre séance, en augmentant petit à petit la puissance.

La cravache ou la badine : Un peu plus sérieux

Pour monter davantage en sensations, vous pouvez être tenté par l’effet cinglant de la cravache ou de la badine.

La cravache présente un petit embout : la claquette. Plus elle est large, plus l’impact sera bruyant mais peu douloureux. Plus elle est fine, plus le son sera étouffé et l’effet électrique. La badine quant à elle… Ne s’embarrasse pas d’embout !

Le maniement d’une cravache ou d’une badine réclame un peu plus de doigté que pour le martinet. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’éviter les zones sensibles, telles que les reins ou la colonne vertébrale.

Le fouet est quant à lui particulièrement déconseillé aux non-initiés ! Très technique à manier, il entaille la peau du receveur aussi efficacement qu’une lame… Mais aussi celle du maladroit qui ne le maîtrise pas !

Douleurs variées

L’impact est loin d’être le seul moyen d’infliger de la douleur dans le cadre des pratiques sadomasochistes. Rien qu’avec les mains, on peut aussi griffer, pincer ou serrer !

On découvrira d’ailleurs de nombreux accessoires tels que les roues à pics qui, maniées avec précaution, procurent de délicieuses sensations électrisantes. Pour les éléments les plus classiques, pensez également aux pinces à seins ou à la cire de bougie (basse température pour les débutants) !

Exemples de pratiques DS

Si les pratiques de la domination et de la soumission peuvent inclure de la douleur, elle n’en est pas la base, ni même un passage obligé. S’inscrivant davantage dans un échange psychologique, elles ouvrent la porte à de très nombreuses interactions, qui s’installent parfois jusque dans la vie quotidienne des adeptes intéressés par ces rapports.

Pour débuter, nous nous en tiendrons aux classiques jeux de sensation et d’autorité.

Jeux de sensations

Les jeux de sensations sont idéaux à pratiquer sur un soumis les yeux bandés et, pourquoi pas, attaché. Parmi les plus «  agréables  » pratiques sadomasochistes, ils font le plaisir des novices comme des initiés et peuvent inclure ou non de l’impact.

Et voici, en vrac, quelques idées :

  • Plumes et plumeaux
  • Griffures, effleurements
  • Caresses avec un glaçon
  • Cire de bougie basse température
  • Nourriture
  • Huile de massage
  • Etc.

Il ne faut pas hésiter à être inventif !

Jeux de rôle et d’autorité

Tel qu’on se l’imagine souvent, le jeu de rôle érotique met en scène, selon les préférences, le médecin et la patiente, la maîtresse et le mauvais élève, le flic et la bad girl ou la gardienne de prison et le taulard.

Mais le jeu de rôle, cela peut aussi simplement désigner le fait d’user d’une autorité que l’on n’aurait jamais sur son partenaire dans la vraie vie. Cela inclut pêle-mêle des ordres, de l’intimidation, des réprimandes, l’usage de quelques petits noms fleuris… Dans ce cadre, la douleur n’est qu’une menace, éventuellement une punition, mais elle n’est pas la finalité du jeu. Ce type de rapport demande pas mal d’assurance et d’imagination, et peut donner lieu à des pratiques plutôt raffinées et réfléchies.

D’une manière générale, ce sont finalement là les meilleures armes des adeptes du BDSM : confiance en soi – connaître et poser ses limites, capacité à prendre les rênes – et confiance en l’autre – capacité à s’abandonner, confiance en l’autre pour communiquer ce qui lui plaît ou non.

Une fois que l’on parvient à dompter ses appréhensions et à libérer son imagination, les pratiques sadomasochistes sont à la portée de tous les consentants !

Passionnée par le sexe dans toutes ses dimensions, je m'efforce toujours de donner les informations les plus complètes à mes lecteurs ! Je suis pour une sexualité libre, épanouie et éclairée, qui permet aux femmes de s'affirmer et de gagner en confiance en elles.